« Om mani padme hum » est un des plus célèbres mantra(1) du bouddhisme, celui du bodhisattva(2) de la compassion Avalokitesvara, sans doute le bodhisattva le plus vénéré et populaire. Le sens du mantra comporte de nombreuses et puissantes dimensions symboliques qui rendent difficile une interprétation précise ; on pourrait le traduire par « hommage au joyau dans le lotus », ces deux derniers termes étant eux-mêmes de profonds symboles, que le méditant doit tenir à l’esprit. En outre, chacune de ses syllabes est un bîja (vibration sonore d’une divinité contenant en germe tous ses pouvoirs) et représente également une des six vertus transcendantes. En invoquant ce mantra, c’est donc envers l’univers entier que le pratiquant envoie sa compassion. 

Le moine ici filmé dit pour lui la prière du matin. Face à lui, l’animation (retravaillée et animée) réalisée par la Nasa simulant la rencontre de deux trous noirs. 
Eloge de la vacuité, de l’immanence, de la conscience comme cosmos, du cosmos comme conscience, de l’emprise de notre culture sur le monde, celle qui anglicise et comptabilise, de l’appauvrissement qu’elle induit et en même temps de l’hybridation et des questions qu’elle seule soulève (how many padme hum, combien de fois faut-il répéter un mantra pour qu’il devienne efficace ?) et dans cette question encore une réduction qui pourtant vise juste, puisqu’il s’agit bien d’un mantra à répéter ad libitum. 

Travaillent ici sans doute une vision de pure immanence et d’absence absolue de volonté supérieure et, face à cette absence, l’homme seul, dont l’intellect a la spécificité stupéfiante et bouleversante de lui faire poser des questions auxquelles il ne peut lui fournir de réponse.

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(1) Dans l’hindouisme, le bouddhisme, le sikhisme et le jaïnisme, un mantra est une formule condensée, formée d’une ou d’une série de syllabes, répétée sans cesse selon un certain rythme, dans un exercice de méditation et/ou à des fins religieuses. 

(2) Bodhisattva est un terme sanskrit qui désigne celui qui a formé le vœu de suivre le chemin indiqué par le Bouddha et respecte strictement les disciplines destinées aux Bodhisattvas, pour aider d’abord les autres êtres sensibles à s’éveiller tout en progressant lui-même vers son propre éveil définitif, qui est celui d’un bouddha.

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« Om mani padme hum » is one of the most famous mantras(1) of Buddhism, the bodhisattva(2) of compassion Avalokitesvara, probably the most revered and popular bodhisattva. The meaning of the mantra has many powerful symbolic dimensions that make it difficult to interpret precisely; it could be translated as « homage to the jewel in the lotus », the latter two terms being themselves profound symbols, which the meditator must hold in mind. In addition, each of its syllables is a bîja (sound vibration of a divinity containing in germ all its powers) and also represents one of the six transcendental virtues. By invoking this mantra, it is therefore towards the whole universe that the practitioner sends his compassion.

 

The monk filmed here says the morning prayer for him. In front of him, the animation (reworked and animated) made by NASA simulating the encounter of two black holes.Praises emptiness, immanence, consciousness as cosmos, cosmos as consciousness, the grip of our culture on the world, the one that Anglicizes and counts, the impoverishment it induces and at the same time the hybridization and the questions it alone raises (how many padme hum, how many times must we repeat a mantra in order for it to become effective?) and in this question again a reduction that is nevertheless right, since it is indeed a mantra to be repeated ad libitum.

 

Here, a vision of pure immanence and absolute absence of superior will is undoubtedly at work, and in the face of this absence, the man alone, whose intellect has an astonishing and moving specificity to make him ask questions to which he cannot provide him with an answer.

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(1) In Hinduism, Buddhism, Sikhism and Jainism, a mantra is a condensed formula, formed by one or a series of syllables, repeated continuously according to a certain rhythm, in a meditation exercise and/or for religious purposes.

(2) Bodhisattva is a Sanskrit term that refers to the one who has vowed to follow the path indicated by the Buddha and strictly respects the disciplines intended for the Bodhisattvas, to first help other sentient beings to awaken while progressing himself towards his own definitive awakening, which is that of a Buddha.